Fondation Falret

Dépression

La dépression ou trouble dépressif (CIM-10) tel qu’on l’entend aujourd’hui est bien plus que de la tristesse occasionnelle ou qu’un simple "coup de déprime".

La dépression, Qu’est-ce que c’est ?

coup de blues ou dépression ?

Si l’on trouve déjà dans des textes médicaux anciens dès l’Antiquité des descriptions de troubles dépressifs, ce trouble de l’humeur n’est nommé “dépression” qu’à partir du XIXème siècle. On parlait auparavant de “mélancolie” – du grec mélas “noir” et kholé “la bile” ou bile noire - avec des significations du terme qui ont évolué au fil des siècles.

Lorsque des sentiments comme la tristesse, le vide, la déception deviennent sévères et durent plusieurs semaines en ayant un impact sur la vie affective, familiale, professionnelle et sociale d’une personne, c’est la dépression et c’est une maladie. Rien à voir avec un coup de blues. La dépression se traduit par une perte de moral, un manque d’énergie et une baisse d’activité.

La personne dépressive a généralement des difficultés à éprouver du plaisir, montre une perte d’intérêt pour les autres, pour son environnement et témoigne d’une grande fatigue, malgré des activités réduites. La perte de confiance en soi avec des sentiments de dévalorisation sont également caractéristiques de l’état dépressif.

Troubles de la concentration, troubles du sommeil et troubles alimentaires -perte d’appétit ou au contraire excès alimentaire- sont fréquents. Cet état change peu d’un jour à l’autre. Il y a une certaine “constance” des symptômes.

On distingue trois degrés de dépression dits épisodes dépressifs sévères, moyens ou légers en fonction du nombre de symptômes présents chez le patient et de la gravité de ces derniers. La dépression sévère peut dans certains cas s’accompagner de symptômes psychotiques.

Qui est concerné ?

Un épisode dépressif majeur dit EDM se caractérise par une “humeur dépressive” -pessimisme et une vision négative de l’existence, de soi-même, de l’avenir- ou une perte d’intérêt ou de plaisir généralisée pendant au moins deux semaines consécutives, et ce pratiquement toute la journée et presque chaque jour.

L’EDM est avéré si, durant cette période apparaissent aussi plusieurs -au moins quatre- symptômes, tels qu’une fatigue, un ralentissement psychomoteur, un changement d’appétit ou de poids, une insomnie, des difficultés à se concentrer ou à prendre des décisions, des idées de dévalorisation ou de culpabilité et des idées de mort récurrentes ou des tentatives de suicide, et qu’ils entraînent une perturbation des activités habituelles.

En 2005, une vaste enquête par sondage de la population générale dénommée enquête Anadep a été réalisée sur « La dépression en France » à l’initiative de l’INPES - l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé - parmi la population métropolitaine des 15-75 ans. Cette enquête s’inscrivait dans le cadre du plan Psychiatrie et Santé Mentale 2005-2008 du Ministère de la Santé. Cette enquête révèle que 18 % des personnes interrogées ont déclaré avoir présenté un épisode dépressif majeur au cours de leur vie soit près d’un français sur cinq.

Cette fréquence de la dépression est confirmée par une étude récente (septembre 2012) menée par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (Drees) du Ministère Des Affaires Sociales et de la Santé sur La prise en charge de la dépression en médecine générale de ville. Elle montre que plus des deux tiers (67 %) des médecins généralistes déclarent devoir prendre en charge chaque semaine au moins un patient souffrant de dépression.

Par ailleurs, l’enquête Anadep (2005) montre également que les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes par la dépression : une femme sur cinq connaîtra un épisode dépressif au cours de sa vie contre seulement un homme sur dix. Dans cette étude, l’âge moyen de survenue du premier épisode dépressif se situe autour de 30 ans, et pour plus d’une majorité, entre 19 et 38 ans.

Auteur : R. Wolf - © ŒUVRE FALRET