Fondation Falret

Stress Post-traumatique

Le trouble de stress post-traumatique est un trouble qui apparaît après un choc émotionnel très violent, lors d’un événement ou d’une situation très stressante, menaçante pour sa vie ou son intégrité physique : guerre, attentat, catastrophe naturelle, accident, viol, etc.

Stress Post-traumatique, Qu’est-ce que c’est ?

Le traumatisme des soldats durant la guerre de 1914-1918 causé par des chocs émotionnels (accident, explosions de guerre, mort d’un camarade soldat) constitue un tournant pour la psychiatrie qui commence à s’intéresser à ce sujet. Aux Etats-Unis, le retour des vétérans de la guerre du Vietnam (1960-1975) dont nombre d’entre eux souffrent de traumatismes psychiques provoque une accélération des recherches sur cette pathologie.*

En France, dans les années 60, une série de recherches sur le stress post-traumatique - ce que l’on nomme à l’époque névrose traumatique - est menée par le médecin commandant militaire Louis Crocq, laquelle fait encore référence.

« Une jeune femme est dans le RER au moment de l’attentat. Elle est une des premières à sortir et se précipite vers une cabine téléphonique. Elle compose un nombre incalculable de fois le numéro de son ami, sans obtenir de réponse. Elle finit par s’écrouler dans la cabine, le combiné décroché pendant à côté d’elle. Elle y passe la nuit dans une totale déréliction.Chez elle aussi, la névrose traumatique sera grave. Elle ne peut vivre que seule, entourée de ses trois molosses ».*

La personne atteinte de stress post-traumatique va connaître des “flashbacks” l’amenant à revivre de façon répétée la situation stressante sous forme de cauchemars ou de souvenirs obsédants.

Cette répétition s’accompagne d’un certain nombre de symptômes parmi lesquels une grande anxiété - la personne est sur le “qui-vive” – ce qui peut conduire à des idées et des actes suicidaires, une grande fatigue psychique, un comportement de détachement et d’insensibilité par rapport aux autres, la perte de plaisir à faire des choses qui avant l’événement en procuraient beaucoup et des comportements d’évitement de toute situation susceptible de rappeler l’événement traumatique.

Le délai entre l’exposition à la situation traumatique et le trouble de stress est très variable selon les personnes, pouvant aller de quelques semaines à quelques mois. L’évolution de la maladie varie aussi selon les individus selon la rapidité et la qualité de la prise en charge. Le trouble peut dans certains cas se transformer en maladie chronique avec une modification durable de la personnalité. Toutefois, ce type d’évolution est à la marge puisque, dans la plupart des cas, on guérit bien le trouble de stress post-traumatique.

Les neurosciences s’intéressent à la capacité ou non à se souvenir d’un événement stressant. Les bases biologiques de ce mécanisme sont mieux connues et une étude récente menée conjointement par l’Inserm et l’Université de Bordeaux Segalen montre que certains individus ont une réponse biologique anormale au stress. Ainsi, « l’ESPT (l’état de stress post-traumatique) n’est pas seulement un souvenir excessif de la situation traumatisante mais surtout un déficit de mémoire qui empêche la personne atteinte de restreindre sa réaction de peur au contexte qui prédit la menace », expliquent les chercheurs**.

Qui est concerné ?

Les études mesurant la prévalence du stress post-traumatique ou posttraumatic stress disorder (PTSD) dans la population générale sont majoritairement anglo-saxonnes.

Par exemple, une étude américaine*** d’ampleur entre 2001 et 2003 révélait une prévalence de ce trouble de 6.8 % de la population générale. Par ailleurs, les hommes sont moins touchés que les femmes avec une prévalence de 3.6 % contre 9.7 % pour les femmes. Enfin, la prévalence du stress post-traumatique parmi les vétérans du Vietnam a été estimée à 30 %, ce qui est un taux très élevé, et 12 % pour les vétérans de la guerre du Golfe.

 
*« Traumatismes psychiques : prise en charge psychologique des victimes » Louis Crocq et coll. Editions Masson (2007)
**Source Inserm, 24.02.2012 « Une inversion de l’activité du cerveau provoquée par les hormones du stress détermine l’Etat de stress post traumatique (ESPT) »
***Kessler, R.C., Berglund, P., Delmer, O., Jin, R., Merikangas, K.R., & Walters, E.E. (2005). Lifetime prevalence and age-of-onset distributions of DSM-IV disorders in the National Comorbidity Survey Replication.
Auteur : R. Wolf - © ŒUVRE FALRET